Le magasin des jouets cassés * Julien Rampin

Avec Grandir un peu, Julien Rampin avait placé la barre très haut dans nos coeurs!

J'étais impatiente de découvrir son deuxième roman!

Voilà déjà que je referme la porte du Magasin des jouets cassés, déjà...

Plus qu'un coup de coeur c'est un sentiment sur lequel il est difficile de mettre des mots tant cela fourmille d'émotions diverses en moi!

Un grand coup de coeur, comme de ceux que l'on accueille avec reconnaissance, un coup de coeur pour la Vie avec tout ce qu'elle recèle de bonheur, de malheur, de gentils, de méchants, d'Humains, la Vie, tout simplement.

J'ai pour habitude de noter les passages d'une lecture que j'aime dans un carnet de "jolies phrases", j'aurais presque pu écrire non stop tant j'ai aimé chaque passage, chaque phrase ciselée dans un coeur d'or, chaque sentiment mis à nu, chaque moment de vie dessiné.

Je suis tombée en amour pour mes nouveaux amis de papier du magasin des jouets cassés.

Parce qu'ils m'ont parlé d'amour, celui que l'on tait, celui que l'on perd, celui qu'on ne dévoile pas mais qui dure par delà le temps, celui que l'on cherche toute une vie, celui qui fracasse, celui qui répare, celui qui ne revient pas, celui qu'on attend quelque part, longtemps, sur un banc en espérant un signe...

Parce qu'ils m'ont parlé de plusieurs générations qui s'entrecroisent, d'enfant qui découvre la vie, d'adulte en plein questionnement, de personnes âgées qui se réinventent, rêvent encore, qui auront toujours trente ans dans leur âme même à la fin de leur parcours, qui ont des regrets, des vies avec des ratés, parfois.

Parce qu'ils m'ont parlé de thèmes importants, qui tiennent à cœur, au fil du temps qui passe, que ce soit en 1989, 2019 ou 2049 que je ne vous dévoile pas ici pour ne pas dénaturer votre lecture.

Parce que j'ai eu ce sentiment étrange d'évoluer avec eux, d'entrer dans leur intimité, de marcher doucement à leurs côtés, de m'en faire des amis.

Des amis de papier, de tous âges, qui sont des signes de ponctuation dans la vie les uns des autres.

Des points d'interrogation qui questionnent, des traits d'union qui relient, rassemblent, des guillemets qui ont toujours un bon mot pour les autres, des parenthèses qui oublient de vivre, des points de suspension qui ne savent pas où ils en sont, où ils vont.

J'ai adoré Paul-Henry, ce vieil homme suranné au noeud papillon et au regard lumineux et bienveillant, qui allume des étincelles dans le coeur des gens, qui offre sans compter son temps, son amour des livres, ce merveilleux bibliothécaire ambulant.

J'ai adoré sa relation avec Léon, petit garçon plein de questions, ce mélange bienveillant et porteur d'espoir entre générations.

J'ai adoré découvrir leur vie, leur présent mais aussi leur passé et leur futur.

J'ai adoré la note d'espoir, parce que quoi que l'on fasse, le passé ne s'éteint pas.

J'ai adoré les fêlures, les côtés sombres, les chagrins qui étouffent, les questionnements, mais aussi les espoirs, les réparations, les soucis qui s'envolent loin, très loin, les « pardons qui sont au coeur de nos vies pour laisser à l'avenir un chance d'être clément ».

Lire un roman de Julien Rampin, c'est pénétrer à pas feutrés dans un univers intime où la vie est totalement mise à nu, avec ses fêlures, ses magnificences, ses interrogations, ses noirceurs, ses incandescences, sa bienveillance.

Julien Rampin a, je pense, mis son cœur à nu dans ce roman, j’ai eu le sentiment de l’accompagner dans bien des moments de sa vie. J’ai eu également le sentiment de m’en faire un ami, lui aussi. Alors, Julien, Paul-Henry, Léon, Lola, Clarisse, Martine, et puis Gabriel aussi, je vous remercie d’être passés tout doucement dans ma vie 🙏

"Les livres sont des messagers. Ils sont porteurs de ce qu'on n'ose pas dire. Ils te parlent de ce que tu ignores de toi-même, et mettent en lumière ces sentiments que tu n'oses avouer à personne. C'est comme ça qu'ils te soulagent. Parce qu'ils viennent te parler de toi, cet illustre inconnu. C'est pour ça que parfois, un livre nous transperce et que jamais, jamais, on ne l'oubliera. Quoi qu'on lise après"

Je ne vous oublierai pas 💙

🧸 Quelques extraits du roman 🪀

La vie est un poème. Si on regarde bien autour de soi, il y a tant de beauté dans trois fois rien. Un regard qui flanche. Le crépuscule. Le rire d’un enfant entendu par la fenêtre et aussitôt envolé. La seconde troublante où l’on perçoit la vérité d’un être. Le rire d’un ami. Les quais de gare vides, leurs promesses de retrouvailles. La dernière note d’une vraie chanson d’amour. Les derniers rendez-vous. Les premiers aussi. Les promesses que l’on se fait à soi-même, celles que l’on ne tient jamais. Le sourire de parfaits inconnus. Les souvenirs. Les larmes, d’où qu’elles viennent. Une table de bistrot dont les occupants viennent de partir à l’instant. La vie sur la planète Mars. Les clichés sentimentaux à l’eau de rose dans les romans. Cet ami qui nous dit A bientôt. Les silences. Les lendemains. Les verres. A moitié pleins.

La vie est un poème. Un poème noir, dramatique, incompréhensible écrit par un fou. Un poème que l’on voudrait déchirer et ne jamais avoir lu.

Dans la vie, nous sommes tous des signes de ponctuation...

Elle a compris que les solitudes finissent par se ressembler, quelles qu'en soient les raisons. Elle a trouvé des réponses dans ce lieu lugubre. Elle a pressenti que le pardon est au coeur de nos vies. Et que le plus important, peut être, est bel et bien de se pardonner à soi pour laisser à l'avenir une chance d'être clément.

C'est une prière, un voeu exaucé, un rêve d'enfance auquel on a bien fait de s'accrocher. Comme si tout n'avait pas été vain. Comme si toute un vie parvenait à s'expliquer. Comme si, finalement, l'indifférence n'avait pas pu triompher.

🪀 Résumé 🧸

Un immeuble parisien comme beaucoup d’autres, avec son ascenseur étroit, ses balcons minuscules et sa cour où se croisent les habitants. C’est l’endroit que Lola a choisi pour prendre un nouveau départ après son divorce, avec son fils de six ans, Léon. Ici vit Martine, dont l’appartement en rez-de-chaussée lui permet d’assouvir sa curiosité en épiant la vie des autres, mais aussi Paul-Henry, un vieux monsieur à l’éternel noeud papillon, qui partage sa passion pour la littérature avec ses voisins et ses abonnés sur les réseaux sociaux.

En apprenant à les connaître, Lola va malgré elle faire voler en éclats des décennies de secrets et de mensonges, qui pourraient bien changer sa propre vie…