🎼On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille...🎼nous chante Maxime le Forestier.
C'est ce qui arrive à Laurent Buchheit à la naissance, alors que, dès ses premiers instants de vie, sa mère refuse de le prendre dans les bras et qu'il ressent ses premiers moments de douceur dans les bras d'une inconnue.
"On dit que les premiers instants d'un être marquent sa vie entière. La mienne doit tout à cette étrangère qui a su calmer mes premières peurs et accompagner mon premier abandon. Merci, Madame."
"Je ressens les battements de son coeur, sa douceur et son souffle chaud qui m'inondent de tendresse pendant que celle qui m'a engendré m'ignore... Et durant toute mon enfance gaspillée, mon Moi Petit a cherché à retrouver ce moment".
Un récit court et sobre que nous livre Laurent Buchheit mais tellement fort et puissant par les sentiments, les ressentis, les émotions qu'il dégage!
Une écriture dont chaque mot et expressions sont ciselés dans la poésie de l'écriture et réaliste à la fois.
L'histoire du "Petit Moi" de Laurent, qui nous livre à travers son regard d'enfant, son sentiment de n'être qu'un pion dans la vie des grands.
Un pion que l'on place à l'orphelinat où on lui assure que "ce sera mieux" et non, ce n'est pas mieux.
Pas de douceur de la part des adultes, mais pas non plus de la part des enfants qui y vivent avec lui.
"Un orphelinat est une prison remplie d'innocents, une caserne où l'on fait de vous un enfant-légionnaire. Les blessures de l'orphelin sont invisibles. Or, qui ne saigne pas ne peut guérir"
Un pion qu'un jour on emmène dans une famille d'accueil où l'espace de quelques temps, il a le sentiment de peut-être enfin toucher du bout du doigt le bonheur!
Et puis non, le destin en a encore décidé autrement, ce sera l'arrachement à cette famille d'accueil où il se sentait si bien.
Les décisions arbitraires et incompréhensibles de l'Aide Sociale à l'Enfance dans les années 1970.
"Il ne faut pas les laisser s'attacher à leur famille d'accueil" dira le chauffeur qui l'emporte vers un autre destin.
Comment son "Petit Moi" pourrait il alors envisager l'avenir avec toute l'insouciance de l'enfance?
Comment avoir confiance, ne plus avoir peur du lendemain, s'ancrer dans la vie et le présent, oser s'attacher à autrui?
Comme dans Mistral Gagnant, le Petit Moi de Laurent rêve de manière récurrente de "Sauter dans les flaques"
🎼Et sauter dans les flaques pour la faire râler. Bousiller nos godasses et s'marrer. Et entendre ton rire comme on entend la mer. S'arrêter, repartir en arrière🎼
Parce que "Sauter dans les flaques", c'est toute l'insouciance de l'enfance, sans le poids de la vie et du destin qui pèsent sur les épaules d'un tout petit enfant.
Sauter dans les flaques c'est la quintessence du bonheur pour un tout Petit Moi comme Laurent!
Il en rêve souvent au cours de cette vie où il est balloté d'un endroit à un autre.
Devenir un petit enfant comme les autres. Et sauter, sauter dans les flaques.
"Etre moi dans mon imperfection. Nous sommes tous des imperfections, des milliards d'imperfections qui cherchons juste à être nous-mêmes".
Heureusement, "il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous" disait Paul Eluard.
Laurent aura rendez-vous avec un destin plus doux, grâce à la voix de Petit Moi qu'il va porter haut et fort lorsqu'il décidera, du haut d'un cri d'amour, de prendre son destin en main!
Grâce à des personnes bienveillantes qu'il va rencontrer sur son chemin, famille d'accueil, un village qui se mobilise, assistance sociale qui écoute son coeur...
Et voilà, Laurent va peut-être enfin sauter dans les flaques avec le sourire et l'insouciance de l'enfance!
Un récit autobiographique poignant et émouvant mais qui conte la réalité de la vie, sans pathos, juste la vie qu'un Petit Moi a vécue et qu'il raconte, pour que, peut-être, d'autres Petits Moi gardent espoir, se disent que oui, le bonheur est possible.
Un récit qui nous offre un chemin de vie où le bonheur est peut-être au bout du chemin.
Une résilience pour offrir de l'espoir à tous les enfants qui pensent être des pions de par le monde🙏
🙏 Résumé🙏Lorsque Laurent pousse ses premiers cris par une froide nuit d'hiver, aucune bonne fée ne se penche sur son berceau. Retiré à ses parents à tout juste 3 ans, il est d'abord placé en orphelinat. À la violence familiale succèdent la solitude et l'austérité. Viennent ensuite les familles d'accueil successives, qui lui offrent l'amour, la tendresse et la sécurité dont il a tant manqué. Alors, quand cet équilibre est menacé par la perspective d'un nouveau placement, du haut de ses 7 ans, Laurent fait entendre sa voix pour la première fois.
Dans ce roman autobiographique, l'auteur livre un témoignage poignant et poétique d'enfant placé qui, au coeur des années soixante-dix, se bat pour que les services dits «de protection de l'enfance» et la société acceptent enfin que les liens du coeur puissent être plus forts que ceux du sang.
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